budo no Shodo
Pascal Krieger
Pascal Krieger est né en 1945 dans le canton de Vaud, en Suisse.
Il débute la pratique du jûdô en 1963 à Montreux et obtient le 1er dan dès l’année 1968. Sans un yen en poche, il décide de partir au Japon, pour s’entraîner au Kodokan.
C’est là-bas qu’il fera les rencontres qui marqueront toute sa vie de budôka et de calligraphe : Maître Donn F. Draeger auprès duquel il s’entraîne intensivement, Maître Shimizu Takaji qui l’initie au jôdô, et Maître Kuroda Ichitarô sous le regard duquel il apprend le iaïdô et le shodô : la voie de la calligraphie. Rentré en Suisse fin 1971, il y met en place un groupe de travail de jôdô et de iaïdô, avant de partir pour Chicago s'occuper d'un nouveau magazine de Maître Draeger : Martial Arts International.
Il rencontre alors Malcolm Tiki Shewan auprès duquel il enrichit sa pratique du kenjutsu et du iaïdô, et fonde avec lui la fédération européenne de Iaïdô.
Les années 80 sont pour lui l’occasion de faire venir en Europe ses maîtres japonais : Maître Otake Ritsuke, Maître Donn F. Draeger et Maître Kaminoda Tsunemori en 1980. Cet événement sera déterminant pour l'expansion du jôdô en Europe, et Pascal Krieger posera à cette époque les premières pierres de la future fédération européenne de jôdô dont il est le fondateur.
En 1991 il rencontre Maître Nishioka Tsuneo, avec lequel il poursuit son étude du Jôdô. Il reçoit alors le Gomoku-roku (niveau de connaissance okuden).
Durant toutes ces années de pratique et d’enseignement intensifs du Budô, Pascal Krieger poursuit sans relâche la calligraphie, et tant son incessant travail que son talent artistique lui valent d’obtenir en 1996, le 10e dan de Shôdô.
Au printemps 1997, il reçoit des mains de Me Nishioka le Menkyo Kaiden de l’école de Jôdô Shintô Musô Ryû.
Au décès de son maître de calligraphie en 2000, Pascal Krieger poursuit sa quête auprès de Maître Isoji Saitô, directeur d’une fédération japonaise de Shôdô. Il deviendra l’un des premiers européens à obtenir le titre de Shihan de Shodô.
Maître Krieger qui n’a jamais cessé de parcourir le monde pour enseigner les arts martiaux (Europe, Malaisie, Hawaï, Australie, USA, Amérique du Sud, Russie, Japon….), n’ a pas pour autant délaissé son club de Genève et il a continué à consacrer une grande partie de son temps à promouvoir le Budô et la calligraphie au sein du Shung dô kwan budô.
Son oeuvre colossale lui valut la reconnaissance de l’Empereur du Japon qui l’a décoré le 11 juin 2008 du Kyokujitsusôkôshô : la médaille impériale japonaise du Soleil Levant, à bordure d'or et d'argent, traditionnellement décernée pour services rendus au Japon (dans ce cas, la promotion des arts japonais en Europe).
Pascal Krieger a publié deux ouvrages fondamentaux :
en 1989 « Jôdô, la voie du bâton », et en 2005 «Ten Jin Chi - une approche calligraphique du budô ». Il exprime dans ce dernier ouvrage, de quelle manière la feuille de papier du calligraphe Budôka lui tient lieu de dôjô. Approche calligraphique du Budô, ou bien approche martiale de la calligraphie ? Pascal Krieger aime relater la manière dont son professeur Kuroda Ichitarô passait, dans le même cours, du sabre au pinceau, tenant l’un et l’autre de ses instruments dans chacune de ses mains !
Oui, le lien entre le Budô et le Shôdô est une évidence : De l’écriture calligraphique des styles Kaisho (régulier), et gyôsho (cursif), vers le style sôsho (herbe), ou des stades Sho (début) et Chû (intermédiaire) vers le stade ku (profond) en Budô, l’évolution est semblable pour le pratiquant de l’un ou l’autre de ces arts, et la quête est la même. En calligraphie comme en Budô, le but est un prétexte et un leurre : la perfection n’est jamais atteinte, et pour qui se donne la peine de chercher, le bonheur se cache dans la pratique.